Spleen mon Amour

Explication de l'intention

Songe d’une fin d’après-midi d’automne de San Damon n’est pas une représentation détournée d’un songe d’une nuit d’été de Shakespeare ou des compositions de Berlioz sur le recueil de poèmes de Gautier « La comédie de la mort », mais une réelle expérience, un chuchotement avec les ombres vécu par l’artiste, il y a de nombreuses années, en automne, d’où le nom du premier mouvement de sa Symphorapsodie Oniroscopiste « Nuit d’Octobre - October Night »,thème d’abord composé en 1990, tout comme Spleen mon Amour, mais sous un autre nom. Le Spleen de San Damon n’a pas de vue commune avec celui de Baudelaire, qui n’est d’ailleurs pas l’inventeur du terme.

 

Historiquement, celui-ci, s’il est d’origine anglaise « rate », traduit en français par « mélancolie » de Diderot quelques années avant la révolution française. Sous-entendant de ne jamais avoir la tête libre, l’ennui des choses allant jusqu’au dégoût de l’existence. On pourrait plus volontiers évoquer Schnitzler, non pas pour ses poèmes en prose, mais pour sa connaissance de l’hypnose. En effet, Damon névrose les mots de son texte et oblige l’écoutant de sa musique à huit passages identiques.

 

Identiques, semble-il ? Car en fait, l’interprétation du texte donne une variante à la mélancolie devenant petit à petit une lypémanie. Si Baudelaire, vit fort mal sa mélancolie, Damon la revendique comme étant belle, voire presque joyeuse. Interrompu à mi-chemin par un couplet, retraçant une autre histoire. Comme souvent, dans ses compositions, San Damon ajoute des mots aux notes, trop de mots pour moins de notes, l’exercice est génial, il oblige l’interprète à forcer par détour son interprétation. Le cinquième refrain repart pour terminer dans un tournoiement sans fin, la folie est présente, celle de l’esprit qui perd pied et s’engouffre dans le final ad libitum.